La chlordecone, polluant organique persistant de type CMR [1] est interdit en France depuis 1991 mais a été utilisé jusqu’en septembre 93 dans les bananeraies aux Antilles. Excessivement stable, cette substance a été détectée en de nombreux endroits : captages d’eau, denrées alimentaires et sols.

Les conclusions du rapport de Claude Birraux et Catherine Procaccia indiquent que la chlordecone pourrait constituer un problème sanitaire et environnemental mondial, ce d’autant plus que cette molécule n’étant plus produite depuis 1991, elle n’est plus recherchée ni contrôlée par les Etats !

Concernant les effets de la chlordecone sur la santé, on peut citer parmi les éléments connus actuellement les principaux effets rapportés chez des travailleurs, généralement plus exposés que la population générale, d’une usine américaine qui produisait du chlordécone aux Etats-Unis, en 1976 : effets neurologiques (tremblements, irritabilité, troubles visuels et céphalées), signes d’hépatotoxicité et atteinte de la spermatogenèse. Chez l’animal de laboratoire, on observe également des atteintes rénales et des effets sur la reproduction dont notamment une dégradation de la spermatogenèse.

Deux études épidémiologiques sont actuellement en cours et devraient permettre de mieux appréhender les effets de la chlordecone : l’étude Ti-moun, qui vise à analyser les conséquences neurologiques d’une imprégnation à la chlordécone d’une cohorte de femmes enceintes et de nouveau-nés, donnera ses résultats progressivement. Quant au lien entre cancer de la prostate et chlordécone, les résultats de l’étude Karuprostate devraient être connus en juillet.

L’intégralité du rapport est disponible ici