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Insecticides ménagers : risques graves avérés pour les enfants - Santé Environnement
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Insecticides ménagers : risques graves avérés pour les enfants
par Valérie Xhonneux - 16 septembre 2009

Il est désormais clairement avéré que plusieurs cancers sont associés, à des degrés divers, à l’exposition aux pesticides agricoles et ménagers et plus particulièrement aux insecticides dans la maison et parfois même d’herbicides au jardin. Les mesures nécessaires pour informer largement le public d’une part et pour prendre les mesures législatives nécessaires d’autre part tardent. Bien plus, des « conseils » bien mal inspirés sont encore diffusés sur nos ondes par de spécialistes mal informés.

Trente années d’études épidémiologiques menées principalement aux USA, au Canada et dans quelques pays européens ont indiscutablement montré que plusieurs cancers (leucémies, cancers du cerveau, lymphomes, tumeurs de Wilms,...) sont associés, à des degrés divers, à l’exposition aux pesticides agricoles et ménagers et plus particulièrement aux insecticides dans la maison et parfois même d’herbicides au jardin... Les périodes d’exposition les plus critiques pour l’enfant sont celles de sa gestation et de sa petite enfance.

Pour certains types de leucémie, les épidémiologistes français [1] viennent de rappeler que toutes les études ont mis en évidence un doublement du risque chez les enfants dont la mère a utilisé des insecticides ménagers pendant sa grossesse.

Les chercheurs de l’INSERM avaient également déjà observé, dans leur travail d’expertise sur les liens entre cancers et environnement, que « chez l’enfant, l’utilisation domestique de pesticides, notamment d’insecticides domestiques, par la mère pendant la grossesse et pendant l’enfance, avait été régulièrement associé aux leucémies et, à un moindre degré, aux tumeurs cérébrales ». Ils recommandaient [2] de « renforcer l’information des utilisateurs de pesticides à usage professionnel ou domestique, et la formation des professionnels ».

« L’enfant est aujourd’hui en danger » rappellent également les scientifiques initiateurs de la « Déclaration internationale sur les dangers sanitaires de la pollution chimique » (« Appel de Paris ») et « la priorité des priorités est la protection de la femme enceinte et de l’enfant » (MEMORANDUM de l’Appel de Paris, UNESCO, Paris, 2006).

Face à ce consensus entre scientifiques sur la vulnérabilité du foetus et du jeune enfant aux substances chimiques, il nous parait particulièrement opportun de « relancer » nos autorités politiques responsables de la santé publique qui tardent à prendre des initiatives destinées à informer « le grand public » et à exiger que les responsables de l’agrégation des pesticides prennent les mesures législatives qui s’imposent.

C’est d’autant plus opportun que lors du JT de RTL-TVI du vendredi 7 Aout à 19 heures, le Prof. Alfred BERNARD (unité de toxicologie industrielle, UCL) a recommandé, comme alternative à l’usage du DEET, un répulsif contre les moustiques, l’usage d’insecticides par diffuseur, sans aucun conseil de prudence notamment vis-à-vis des enfants. Il recommandait notamment l’usage de la perméthrine, un disrupteur endocrinien classé « to be carcinogenic to humans » par l’US Environmental Protection Agency (2007).

Ce pyréthrinoïde est rémanent et se retrouve régulièrement dans les analyses de poussières de maisons à des doses dépassant le seuil critique selon les estimations du Dr. Jod Wampach, Médecin inspecteur chef du Service de la Médecine et de l’Environnement du Grand-Duché de Luxembourg. En outre, cet insecticide fait partie des composants délétères à bannir pour offrir un environnement sain à l’enfant dans les crèches, un projet du « Plan national d’Action Environnement Santé » (NEHAP) en cours mais dont l’existence reste totalement ignorée du « grand public » tout comme celle du « Plan fédéral de réduction des pesticides à usage agricole et des biocides ».

En recommandant publiquement l’usage sans restriction d’insecticides, le Prof. BERNARD affaiblit non seulement les initiatives d’information prises par des organismes officiels tels que la Fondation contre le Cancer, l’Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement, l’Office de la naissance et de l’Enfance qui vient d’établir une série de recommandations pour l’hygiène des crèches avec, notamment, l’interdiction de l’usage de pesticides (« La Santé dans les milieux d’accueil de la petite enfance ») mais aussi celles d’ONG et asbl financées par les Régions ou ministères tels que, par exemple, la Fédération des maisons médicales et collectifs de santé francophone, sans oublier les initiatives de médecins, telle que la visite préconceptionnelle initiée, avec le soutien de l’ONE, par le Dr. Pierre DELVOYE, visite destinée à informer les futures mamans sur les substances toxiques à éviter, dont les pesticides, et celle du Dr. Laurent Van ASSELT et son asbl « Santé et Habitat », celle du Dr. John PAULUIS et son asbl « Hector », etc...

Dr. Jacques STENUIT & Marie-Louise VAN HAMMEE, administrateurs du PAN Belgium

notes :

[1attachés à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) invités au Colloque « Cancers pédiatriques et Environnement » qui s’est déroulé le 6 juin dernier à l’initiative du Service d’Hémato-oncologie pédiatrique du C.H.R. de la Citadelle à Liège

[2Cancers et Environnement, une expertise de l’INSERM sur les neufs cancers dont l’incidence est en augmentation, 2008, 907 parges