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Notre environnement - Agents chimiques - Positions
La traque des substances (très) dangereuses s’intensifie
par Valérie Xhonneux - 4 mai 2011

Outil élaboré par l’association ChemSec, la liste SIN [1] vise à soutenir la mise en œuvre de l’arsenal législatif européen, en proposant d’accélérer la substitution des substances qu’elle reprend par des alternatives plus sûres. Sa constitution a été rendue nécessaire par le fait que la version officielle de cette liste, la liste des substances dites « candidates » ne s’étoffe que lentement - trop lentement - pour permettre une pleine mise en œuvre du règlement REACH. L’objectif annoncé de la Commission Européenne de 106 substances reprises sur la liste pour 2012 ne sera probablement pas atteint.

La liste SIN 1.1 identifiait 356 substances chimiques très problématiques, sur base des critères du règlement REACH. Cancer, altérations de l’ADN et perturbations du système reproducteur ne sont que quelques exemples de effets néfastes de ces substances - pourtant toujours présentes à l’heure actuelle dans nombre de produits de consommation courante, qu’il s’agisse de détergents, de peintures, d’ordinateurs ou même de jouets, entrainant notre exposition quotidienne à ces éléments et à leurs effets sanitaires.

Ce 3 mai, la liste a été mise à jour. Cette version 2.0 comprend désormais 22 substances supplémentaires, aux propriétés bien particulières, puisqu’il s’agit de perturbateurs du système endocrinien, On peut les trouver dans les cosmétiques, les jouets ou les contenants alimentaires et ces substances sont liées à de multiples maladies : cancers, diabètes, désordres comportementaux et altération de la fertilité, notamment.

L’objectif de ce focus sur les perturbateurs endocriniens est clairement d’attirer l’attention des décideurs sur cette problématique, et de les inviter à mettre en pratique une série de mesures indispensables, les principales étant la mise en œuvre d’une stratégie d’identification des perturbateurs endocriniens et la définition de critères d’identification, combinée à un contrôle et une réduction de l’exposition à ces substances.

Ce dernier point est désormais clairement identifié par nombre de chercheurs et de médecins comme la meilleure solution pour prévenir le développement de certains cancers. Leur initiation pouvant avoir lieu durant le développement utérin, la priorité doit clairement être accordée à la réduction de l’exposition de la femme enceinte et des enfants en bas age, comme nous vous en parlions ici

Au moment même où était publiée la liste SIN2.0, les parlementaires français ont voté une proposition de loi interdisant la production, l’utilisation et l’importation des alkylphénols, phtalates et parabens du fait de leurs propriétés de perturbation du système endocrinien. Si rien n’est encore effectivement gagné (elle doit avant tout passer par l’étape d’un vote au Sénat et passer outre un gouvernement défavorable à une telle mesure), ce vote reconnaît de facto de manière officielle la dangerosité de ces substances !

notes :

[1(pour Substitute It Now)