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Le lien « Pesticide/Parkinson » reconnu par la législation française. Et la belge ? - Santé Environnement
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Notre environnement - Pesticides - Comprendre
Le lien « Pesticide/Parkinson » reconnu par la législation française. Et la belge ?
par Alain Geerts - 11 mai 2012

En France, un décret entré en vigueur le 7 mai reconnaît la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle. « Il est créé au vu de l’état des connaissances chez l’homme permettant d’établir un lien de causalité entre la maladie de Parkinson (qui concerne au moins 100 000 personnes en France, ndlr) et les pesticides », peut-on lire dans le décret. La maladie de Parkinson vient ainsi d’entrer dans le tableau des maladies professionnelles du régime agricole, aux côtés du tétanos, des hépatites, mais aussi de l’arsenic et du benzène.

Saluons la victoire que constitue cette avancée législative pour les associations de victimes des pesticides et pour l’ensemble des associations luttant pour l’amélioration de la santé environnementale en général.

Interrogé par un journaliste du quotidien Nord-Eclair, Marie Minet, porte-parole du Ministre Di Antonio en charge de l’agriculture déclare qu’il s’agit là d’un signal fort qui « donne envie d’aller encore plus vite dans la transposition de la Directive européenne chez nous ».

Dans le même article, Vincent Van Bol, du SPF Santé Publique révèle « qu’aucune étude n’a jamais été menée en Belgique sur la santé des agriculteurs et des populations rurales ». Au Fonds des maladies professionnelles, aucune statistiques non plus puisque les fermiers ont un statut d’indépendant qui ne leur permet pas d’accéder au Fonds.

Quand à la FWA (Fédération wallonne des agriculteurs), elle tient le traditionnel discours que lui a bien appris l’industrie des pesticides : tout va bien, « les agriculteurs prennent toutes les mesures de précaution ». Le discours selon lequel un pesticide n’est nocif que si on l’utilise mal est le leitmotiv, depuis des années, de l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) - charmant nom dont s’est affublée la fédération de 20 entreprises qui mettent sur le marché et commercialisent des produits phytopharmaceutiques et des solutions de protection des cultures, dont les biotechnologies et les techniques complémentaires.

Ce qui est certain, quand on tient ce genre de discours, c’est entretenir l’omerta du milieu agricole.

Les agriculteurs sont les premières victimes de pesticides (observation de cas de cancers de la prostate, de la vessie et de maladies neurologiques chez des exploitants ou salariés ayant utilisé des herbicides, fongicides, insecticides… pendant de nombreuses années). Cette affirmation vient d’être récemment confortée par le rapport du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (rnv3p) coordonné par l’Anses, qui avance que les deux tiers des tumeurs observées chez les professionnels des secteurs de l’agriculture seraient dues à une exposition aux pesticides.

Le milieu agricole, lui, se tait. L’une des principales raisons avancées est la culpabilité face aux accusations de plus en plus nombreuses qu’il pollue et est responsable de problèmes de santé dans la population. Les agriculteurs doivent en outre prendre distance face aux discours qui leur ont été martelés avec force persuasion par les représentants de commerce des firmes comme Monsanto, Bayer, Dow chemical etc., discours selon lesquels les produits qu’ils vendent sont inoffensifs, bons pour la terre, qu’ils permettent une amélioration notable de la rentabilité (et donc des revenus) et participent à la lutte contre la faim dans le monde. Il est, c’est un fait, difficile de reconnaître que l’on s’est largement trompé en se faisant manipuler. Alors, et on peut le comprendre (mais pas l’excuser), on se tait.

Ce constat a été largement démontré en France et, grâce à l’obstination d’associations de victimes, les choses bougent : on parle, on agit, et les législations évoluent.

Sortir des pesticides n’est pourtant pas impossible !!