Notre analyse montre que les politiques européennes ont réussi à relever de nombreux défis environnementaux au fil des ans. Mais, dans le même temps, nos sociétés et économies continuent d’endommager les systèmes naturels et les services écosystémiques qui sous-tendent notre prospérité. résume Hans Bruyninckx, Directeur exécutif de l’AEE.
Pour illustrer ce constat, voici le tableau synthétique des tendances environnementales :
Source : le rapport « L’environnement en Europe : état et perspectives 2015 »
Même si l’exercice est critiquable parce-que réducteur, on constatera que 17,5% des tendances sont « à l’amélioration », sans qu’aucune ne le soit à long terme (2050), 47,5% sont mitigées et 35% sont « très loin de la réalisation des objectifs visés ». Et le constat est particulièrement inquiétant pour la rubrique : "Protéger contre la pression et les risques pour la santé et le bien-être liés à l’environnement.
« La dégradation des écosystèmes est une menace pour l’activité économique, la création de richesses et le bien-être humain ».« La perte de biodiversité se poursuit », avec 60% des espèces protégées et 77% des habitats protégés dans« un état de conservation défavorable ». Malgré des progrès, « environ la moitié » des masses d’eau douce européennes « ne parviendra probablement pas à un bon état écologique en 2015 ». Même constat pour la pollution atmosphérique et sonore, qui « continue d’avoir de graves conséquences sur la santé dans les zones urbaines ». « En 2011, près de 430 000 décès prématurés dans l’UE ont été attribués aux particules fines, alors que l’exposition au bruit contribue chaque année à au moins 10 000 décès prématurés. » Sont également pointés « L’utilisation croissante de produits chimiques […] associée à une augmentation des maladies et troubles endocriniens ».
Et le rapport d’appeler « dès maintenant » à « une refonte complète des systèmes de production et de consommation ». Ce qui passe par une transformation « indispensable » et « en profondeur » de moult secteurs : transports, énergie, logement, alimentation, mais aussi finance, fiscalité, santé, justice ou éducation.
Le rapport conclut qu’en dépit d’une pleine mise en œuvre — essentielle — des politiques existantes, ni les politiques environnementales actuellement en vigueur, ni les gains d’efficacité économique ou technologiques ne seront suffisants pour atteindre la vision de l’Europe à l’horizon 2050.
Pour le Bureau européen de l’environnement (BEE), une fédération de plus de 140 ONG, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, devrait « se réveiller » grâce à ce rapport et « repenser ses priorités, qui ignorent l’environnement à l’exception du changement climatique ». Ne pas saisir cette chance « coûtera très cher à l’Europe », ajoute le BEE. Qui fustige l’abandon « honteux » par Bruxelles du paquet législatif sur l’économie circulaire (déchets, recyclage…) malgré les objections du Parlement et des ministres de l’Environnement.
Source pour ce résumé : libération.fr
Le rapport conclut qu’en dépit d’une pleine mise en œuvre — essentielle — des politiques existantes, ni les politiques environnementales actuellement en vigueur, ni les gains d’efficacité économique ou technologiques ne seront suffisants pour atteindre la vision de l’Europe à l’horizon 2050.
Pour aller plus loin :
Retrouvez le communiqué de presse très complet de l’AEE
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