Un premier article, paru sur lemonde.fr à partir d’une dépêche AFP mentionne un récent rapport britannique qui s’alarme sur la progression très inquiétante de l’obésité dans les pays en développement. Le nombre de personnes en surpoids et d’obèses y a presque quadruplé entre 1980 et 2008, passant de 250 millions à 904 millions de personnes. Soit plus que dans les pays développés, où leur nombre, multiplié par 1,7 pendant la même période, est passé de 321 millions à 557 millions de personnes. Steve Wiggins, un des auteurs du rapport précise : « Nous allons assister globalement à une très forte hausse du nombre de personnes souffrant de certains types de cancers, de diabète, d’accidents vasculaires cérébraux ou de crises cardiaques, faisant peser un fardeau énorme sur les systèmes de santé publics ». Et les auteurs d’en appeler les gouvernements à être moins timorés dans les interventions qu’ils doivent avoir pour améliorer la qualité de la nourriture arrivant dans nos assiettes.
Basta ! vient de son côté de mettre en ligne un intéressant article qui fait le point sur la question de l’obésité plus particulièrement en France : L’obésité, une « maladie de civilisation » qui affecte les plus pauvres. La partie de l’article consacrée aux classes sociales les plus basses qui sont le plus atteintes par ce fléau et celle consacrée aux interventions chirurgicales pour pallier à ce mal sont à pointer. Comme dans le rapport anglais, le manque de dynamisme des autorités publiques pour faire face à cet important problème de santé publique est mis en exergue.
En conclusion :
Les causes de l’obésité sont multiples, mais elle n’est pas une fatalité. Chez les jeunes (français en l’occurrence, mais l’extrapolation aux jeunes « occidentaux » ne devrait pas être franchement différente), c’est essentiellement le mode de vie qui est à l’origine de l’obésité : grignotage, sauter des repas, manger et boire déséquilibré, sédentarité... L’équation « TV + PUB = Obésité » a récemment été mise en exergue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui tire la sonnette d’alarme en Europe. Elle incrimine des spots qui séduisent les plus jeunes et favorisent l’obésité infantile sur tout le continent. En cause : une réglementation laxiste du marketing.
Ce phénomène touche plus les familles défavorisées qui ont principalement recours à l’alimentation « low cost » qui est aussi une alimentation low quality.
Des travaux montrent par ailleurs que l’exposition aux substances chimiques aurait un rôle dans l’occurrence de l’obésité.
Relevons enfin quelques chiffres édifiants relatifs à nos pratiques alimentaires : depuis les années ‘50, le hamburger a quintuplé de volume ; lorsqu’une personne peut se resservir à volonté, elle consomme jusqu’à 70 % de nourriture en plus ; les assiettes sont 33 % plus grandes qu’il y a 50 ans ; aux USA, 40 % de la nourriture consommée par la population l’est hors de la maison... (Voir aussi : Betteraves ? Poireaux ? Courgettes ? Heu...)
L’obésité n’est donc, dans une très large mesure, pas une fatalité : nos modes de production et de consommation sont à revoir ainsi que notre rapport à l’alimentation (éducation au sens large). Et dans les modes de production, l’agriculture intensive (et son acolyte l’agrochimie) et l’industrialisation de la filière alimentaire aux mains des multinationales de l’agroalimentaire sont particulièrement à pointer du doigt (voir ici ou ici).
Devenir « junkie » de la malbouffe ou ascète centenaire : that’s the question que chacun devrait se poser !