La Proposition 37 trouve son origine dans un large mouvement citoyen né en Californie qui affirmait tout simplement que « Nous avons le droit de savoir ce que nous mangeons » et qui, sur cette base, souhaitait un étiquetage permettant de reconnaître les produits contenant des OGM. Ce qui n’est pas un mince enjeu quand on sait que toutes catégories d’aliment confondues, 80% de la nourriture américaine non bio contient des OGM. Plus précisément, cette proposition dit :
L’étiquetage est obligatoire dès qu’un aliment cru ou transformé destiné à la consommation est composé de plantes ou d’animaux génétiquement modifiés.
Il est interdit de qualifier ou de promouvoir comme « naturel » ce type d’aliment.
Sont exclus de l’obligation les aliments certifiés bio ; contenant accidentellement des OGM ; faits à partir d’animaux nourris ou injectés avec des ingrédients OGM, mais non génétiquement modifiés eux-mêmes ; contenant des faibles portions d’ingrédients OGM ; en contenant à cause de traitements médicaux ; destinés à la consommation immédiate comme dans un restaurant ; les boissons alcoolisées.
Jusqu’il y a peu, les sondages donnaient vainqueurs les défenseurs de la proposition, mais le vent a commencé à tourner quand Monsanto, Bayer, BASF, Coca Cola et autres Kellogg’s ont commencé à faire entendre leur voix à l’approche du référendum. Alors qu’ils avaient déjà orchestré une campagne pour défendre leurs intérêts dont le montant s’élevait à plus de 20 millions de dollars, ils ont doublé la mise ces dernières semaines et... ont gagné en remportant le référendum par 56,8% de NO.
Les PRO auraient, de leur côté, dépensé plus ou moins 7 millions de dollars, notamment pour des spots de ce type :
A quoi ont été utilisés les 40 millions de dollars de l’industrie ? Outre les campagnes publicitaires sur les nombreuses chaines de télévisions qui rassuraient par des arguments manipulatoires les citoyens sur le fait que les OGM ne présentaient aucun risque dans l’alimentation, plusieurs de ces compagnies ont rémunéré les mêmes consultants qui ont travaillé pour l’industrie du tabac. Ils ont créer de toute pièce des “astroturf”, des faux groupes de citoyens qui ont fait croire qu’une majorité de gens estime que l’étiquetage est une mauvaise idée. Et ils sont arrivés à leur fin. Il ont également insisté sur le fait que la mesure coûterait 1 millions de dollars par an aux autorités californiennes (mise en oeuvre et suivi administratif). Et bien sûr, que le coût de l’alimentation allait s’en ressentir vivement...
Dommage ! Cette victoire au pays des OGM aurait été un sacré grain de sable dans la belle mécanique de ces entreprises qui se préoccupent essentiellement de leur gain (et de ceux de leurs actionnaires) sans le moindre égard pour la santé des populations. Populations qui, en l’occurrence, s’avèrent aisément manipulables...