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Le voilà enfin : le biomonitoring à ATH va commencer
par Véronique Paternostre - 12 novembre 2008

Durant la période 2000-2005, des travaux exploratoires d’analyses de sols avaient révélé la présence de zone de contamination de la surface des sols sur l’entité d’Ath. Suite à ces travaux et au vu de leur situation par rapport à l’occupation humaine du territoire de la Ville, le Collège Communal, à la demande de son Député-Bourgmestre, et la Région wallonne ont tenu à évaluer les risques sanitaires liés à ces pollutions afin de prendre, le cas échéant, toutes les dispositions nécessaires pour préserver la population athoise. Un subside de 110 millions d’euros vient d’être libéré pour la réalisation d’un biomonitoring.

Source = Communiqué de presse de la Ville de Ath, de la Région wallonne et de l’ISP

Rappel - Etude Environnementale

En 2005, dans un souci de vigilance sanitaire, les Autorités Communales de la Ville d’Ath ont donc commandé à l’Institut Provincial d’Hygiène et Bactériologie du Hainaut (IPHB), actuellement nommé Hainaut vigilance Sanitaire (HVS), une étude approfondie de la situation et l’évaluation des risques associés. L’HVS a réalisé des analyses des sols en surface, de certains légumes de potagers de quelques personnes habitant Ath et de l’air ambiant.
Elle visait à circonscrire plus précisément les zones contaminées, d’en établir une cartographie et enfin de préciser les endroits où des mesures sanitaires s’imposeraient. Ce volet comportant l’étude environnementale a été achevé au printemps 2007. Cette étude environnementale indiquait la présence d’une auréole de pollution par métaux lourds de la croûte superficielle du sol s’étendant à l’ouest de la Ville.

A ce stade, aucune donnée n’établit de corrélation entre la qualité de l’environnement et son impact sur la santé des riverains.

Aujourd’hui : un biomonitoring

Il a été décidé de réaliser une étude sanitaire de type biomonitoring auprès des riverains. Le Ministre de la santé en Région wallonne, Monsieur Didier Donfut a confié cette étude à l’Institut Scientifique de Santé Publique (ISP), pour lequel il consacre un montant de plus de 110.000€.

Objectifs

L’objectif de l’étude est de déterminer l’exposition aux métaux lourds par des dosages de plomb, cadmium, nickel, chrome et cobalt dans l’organisme, dans un échantillon représentatif de la population infantile et adulte non-professionnellement exposée, vivant dans différentes zones de l’entité d’Ath (ville et périphérie). Il s’agit également de déterminer dans cet échantillon la prévalence de certains effets potentiels sur la santé, liés à ces métaux.

Méthodologie

Ce sont au total 284 personnes qui seront tirées au sort dans la population d’Ath pour cette étude, dans deux zones géographiques et suivant trois groupes d’âges différents. Les deux zones sont d’une part une zone considérée comme exposée, centrée sur l’industrie des non-ferreux présente dans la ville d’Ath, et d’autre part une zone témoin reprenant des villages en périphérie de l’entité d’Ath. Les trois groupes d’âges sont : des adultes entre 40 et 60 ans (112 personnes), des jeunes enfants entre 2,5 et 6 ans (96 personnes) et des enfants de 7 à 11 ans (76 personnes). Les enfants constituent en effet un groupe sensible de la population, en particulier pour l’exposition au plomb.

Les participants se rendront sur rendez-vous au lieu de prélèvement (situé au centre d’Ath) où l’équipe de l’ISP procèdera à une prise de sang et récoltera un échantillon d’urine qui serviront au dosage des métaux. Le protocole sera adapté pour les plus jeunes enfants chez qui le sang sera prélevé par une légère piqûre au bout du doigt. Les participants rempliront également un questionnaire comprenant des questions concernant les pathologies liées aux métaux incriminés, ainsi que l’ensemble des questions nécessaires à l’interprétation des résultats.
Cette étude permettra d’évaluer l’impact de la pollution locale par les métaux lourds sur la santé publique et les mesures qui s’imposeraient en fonction des résultats.

Et pour ceux qui le souhaiteraient

Etant donné que l’échantillonnage prévu dans l’étude de l’ISP est aléatoire (ce qui signifie que les participants sont tirés au sort), et ce dans un souci de rigueur scientifique, certaines demandes individuelles des habitants ne pourront être prises en compte par cette méthode. C’est pourquoi il est prévu d’étudier également un échantillon non aléatoire, composé de personnes qui se présenteront volontairement auprès de la Ville d’Ath. Cette dernière se chargera de la composition de cet échantillon. Ces personnes seront uniquement des adultes, sans distinction d’âge ou de sexe. L’échantillon non aléatoire sera composé d’environ 40 personnes. Cet échantillon sera analysé distinctement du reste de l’étude et sera exclus de l’analyse statistique qui s’applique à l’échantillon aléatoire. Cependant, les mêmes procédures d’identification, de gestion, d’analyses statistiques et autres lui seront appliquées.

Ce qu’en pensent les associations locales

BONNE NOUVELLE ! Cela fait trois ans que les habitants souhaitaient que cette campagne soit mise en œuvre. Cependant certaines interrogations subsistent quant à la méthode qui sera utilisée.

Ainsi, alors que l’on sait, suite à l’étude de Hainaut Vigilance Sanitaire (HVS), que c’est l’ouest de la ville qui est concerné par la pollution aux métaux lourds, on peut s’interroger sur la nécessité d’élargir à un kilomètre, voire plus, le périmètre d’investigation. Le risque est grand de ne pas permettre aux personnes les plus potentiellement touchées par la pollution de faire partie de l’échantillon. Ce choix risque donc de biaiser les résultats.

Par ailleurs, la constitution d’un échantillon non aléatoire géré par la Commune, à côté de l’étude gérée par l’Institut de Santé publique, risque de semer le trouble dans la communication des résultats ; des compléments d’information doivent être apportés par rapport à la gestion de cet échantillon spécifique.

Enfin, qu’en est-il du comité d’accompagnement promis ??? Il n’est toujours pas mis en place. Il est indispensable que les associations et les riverains y soient représentés en toute indépendance.

Dans le même ordre d’idées l’absence d’une information claire des médecins généralistes de l’entité en amont du processus est regrettable. Il faut y remédier au plus vite, le médecin de généraliste étant une personne importante sans qui la sensibilisation des habitants ne sera pas complète.

Voir aussi :
Sites pollués et information en matière de santé-environnementale : procédure en Région wallonne
par Véronique Paternostre - 11 décembre 2007
Dans le cadre du suivi des demandes locales qu’elle reçoit, la fédération Inter Environnement Wallonie réalise des fiches d’information. Cette fiche (...)
 
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