Comptant parmi les matériaux les plus solides existant, les nanotubes de carbone sont d’ores et déjà largement utilisés dans nombre de matériaux composites, de manière à renforcer ces derniers. Mais leur émission dans l’environnement, insuffisamment cadrée à l’heure actuelle, pose question quand aux impacts non seulement sur la faune et la flore, mais aussi sur la santé humaine.
Les nanotubes de carbone (NTC) sont de minces et microscopiques cylindres d’atomes de carbone, qui peuvent être des centaines de millions de fois plus longs que ce qu’ils sont minces. Mais le carbone n’est pas le seul constituant de ces tubes : des impuretés, tel le nickel, le chrome et d’autres métaux utilisés dans les processus de manufacture, peuvent être présentes.
Or, une étude conjointe [1] de l’Université du Missouri et de l’United States Geological Survey, publiée dans la revue Environmental Toxicology and Chemistry montre que ces matériaux peuvent être toxiques pour les animaux aquatiques. Les métaux présents sur les NTC, ainsi que ces derniers eux-mêmes, peuvent réduire les taux de croissance voir tuer certaines espèces d’organismes aquatiques. Les tests furent réalisés sur quatre espèces : des moules (Villosa iris), des vers (Lumbriculus variegatus), des crustacés (Hvalella azteca) et des larves de petites mouches (Chironomus dilutus).
Un collaborateur de l’étude, le Professeur Deng, appelle à un meilleur équilibre entre l’attention portée aux promesses des NTCs et leurs impacts sanitaires et environnementaux, largement sous-étudiés à l’heure actuelle. Le Professeur Li, également associé à l’étude, souligne quant à lui l’importance d’encadrer la phase la plus susceptible d’entrainer une contamination de l’environnement par les NTCs : la manufacture de matériaux composites. La gestion des déchets, des procédures de manipulation et une meilleur connaissance des résultats de la décomposition de ces matériaux sont indispensables pour limiter les risques.
Les chercheurs appellent donc à la prise de mesures rapides pour prévenir l’émission de NTCs dans l’environnement.
Source : Science Daily
Crédit photographique : Alexandre Mayer
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