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Notre environnement - Pesticides - Comprendre
Pesticides dans le vin... ...enquête exclusive du MDRGF et de PAN Europe !
par Véronique Paternostre - 31 mars 2008

Les associations du Pesticides Action Network Europe [1],
dont le MDRGF [2] pour la France, Global 2000 pour l’Autriche et Greenpeace Allemagne, publient les résultats d’une campagne d’analyses réalisée sur des vins d’Europe et du monde entier et dénoncent la contamination généralisée de ces vins par des résidus de pesticides !

Quelques chiffres résultats de l’étude

40 bouteilles de vin rouge ont été analysées, en provenance de France, d’Autriche, d’Allemagne, d’Italie, du Portugal, d’Afrique du sud, d’Australie et du Chili.

34 étaient issues de l’agriculture intensive et 6 de l’agriculture biologique

100% des vins conventionnels testés sont contaminés. En effet chaque échantillon testé contient en moyenne plus de 4 résidus de pesticides différents : les plus contaminés d’entre eux contenant jusque 10 pesticides !

Le niveau de contamination est 5800 fois plus élevé que les Concentrations Maximales Admissibles (CMA) autorisées par pesticide dans l’eau du robinet ! Mais les niveaux de contamination dans cette étude bien que variables ne dépassent pas les limites maximales autorisées pour le raisin (LMR) étant donné qu’il n’existe pas de LMR pour le vin à proprement parler.

Les vins biologiques analysés ne renferment pas de résidus de pesticides à l’exception d’un échantillon de Bourgogne dans lequel on a trouvé des quantités faibles d’un produit. Cette présence est expliquée par les dérives des pulvérisations en provenance des parcelles voisines.

Cette contamination des viticulteurs biologiques, quoique rare et à de faibles quantités, est totalement inacceptable.

Quels risques sanitaires ?

Ces nombreux résidus témoignent d’une utilisation très intensive de pesticides en viticulture. Parmi ces résidus trouvés de nombreuses molécules sont des cancérigènes possibles ou probables, des toxiques du développement ou de la reproduction, des perturbateurs endocriniens ou encore des neurotoxiques.

Par ailleurs, des études montrent que les personnes travaillant dans les vignes et qui sont exposées aux pesticides ont une plus grande incidence de rhinite allergique, de problèmes respiratoires, de certains cancers et d’anomalies chromosomiques, ainsi qu’une altération des capacités neurologiques, voire un risque de développer des maladies neurodégénératives.

« L’étude réalisée par PAN et le MDRGF montre que l’utilisation très intensive de pesticides en viticulture - 20% des pesticides utilisés sur 3% de la surface agricole - a comme conséquence la présence systématique de nombreux résidus dans les vins. Il est grand temps, conformément aux décisions du Grenelle, que la viticulture réduise sa consommation de pesticides pour réduire l’exposition des consommateurs en
privilégiant les techniques alternatives aux pesticides.
 » déclare F. Veillerette, Président du MDRGF et administrateur du réseau PAN-Europe.

Réponse des producteurs...

« On peut se demander si cet échantillon de 40 bouteilles est vraiment représentatif, quand on sait que le secteur vitivinicole de l’UE produit en moyenne 184 millions d’hectolitres par an », s’interroge dans un communiqué Pekka Pesonon, secrétaire général de la principale organisation européenne représentative des agriculteurs COPA-COGECA.

« Les traces de produits phytosanitaires trouvées dans les bouteilles de l’échantillon étaient toutes des traces de produits autorisés. De plus, les quantités de produits étaient nettement inférieures à la limite maximale », a-t-il insisté. « L’alerte déclenchée par ce rapport ne fera qu’éveiller des craintes chez les consommateurs. Il est totalement injustifié, inapproprié et irresponsable », a conclu M. Pesonen.

Quoi qu’il en soit...

Vingt-quatre pesticides ont été identifiés dans cette mini-enquête, dont quelques uns classés comme potentiellement cancérigènes, toxiques pour la reproduction ou le développement, ou perturbateurs sur le plan endocrinien. Les eurodéputés ont examiné en octobre 2007 en toute première lecture des mesures renforçant précisément la protection des Européens contre les pesticides. Il faut aller plus vite et plus loin.

Faut-il dès lors arrêter de boire du vin ? « Il ne sert à rien de dire aux gens de ne plus boire de vin », affirme Elliott Cannell, l’un des militants de Pan-Europe. Et d’ajouter « toute la chaîne alimentaire est contaminée. Et on ne va pas arrêter de manger ! » L’enjeu pour ces francs-tireurs, c’est d’arriver à faire interdire les pesticides les plus dangereux pour la santé et surtout de changer les pratiques agricoles. « C’est pourquoi nous demandons que les représentants du gouvernement français fassent absolument tout pour que les législations européennes sur les pesticides en préparation éliment les pesticides les plus dangereux et favorisent les systèmes qui réduisent fortement, ou se passent complètement, de ces toxiques ».

Pour lire l’entièreté des résultats de l’étude (20 pages dont une série de tableaux).

notes :

[2Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF)

Voir aussi :
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