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Vie active - Les nanotechnologies - Comprendre
Nanoparticules : mais où sont-elles et quels sont les risques ?
par Véronique Paternostre - 8 février 2008

De nombreux produits nanotechnologiques sont déjà sur le marché. En 2007, suivant l’étude du Woodrow Wilson Institute plus de 500 produits de consommation basés sur des nanotechnologies ont été répertoriés mais la liste est loin d’être complète, étant donné l’absence de transparence de la part des producteurs. Son site (en anglais) recense différents produits contenant des nanoparticules et basés sur des nanotechnologies. La recherche sur le site peut se faire par catégorie de produits, par marques...

Mais, comme le démontre les résultats d’un autre groupe de consultants, les données sont très incomplètes et les inventaires très partiels. En effet, le groupe de consultants Helmut Kaiser quand à lui estime que plus de 300 nanoaliments sont déjà sur le marché. Voir leur site (en anglais) à ce propos. Ce groupe organise des conférences au niveau mondial sur le sujet. Les prochaines « proches » de chez nous : 21 mars 2008 à Paris, 25 avril 2008 à Londres, 20 juin 2008 à Zurich, 18 juillet 2008 à Berlin.

Le principal secteur concerné par les produits de consommation nanotechnologiques est celui de la santé et des sports (vêtements, accessoires de sports, cosmétiques, soins personnels, crème solaire, …) avec 59% des produits suivit de l’électronique et de l’informatique qui en rassemble 14% (audio et vidéo ; caméra et pellicules ; hardware informatique ; dispositifs mobiles et communication), les autres applications se concentrant sur les revêtements de surface et l’alimentation.

Les nanoparticules utilisées dans ces applications sont -entre autre- des nanoparticules de dioxyde de titane (dans les crèmes solaires, cosmétiques et certains produits alimentaires) ; des nanoparticules de fer (packaging alimentaire) ; des nanoparticules d’oxyde de zinc (crèmes solaires et les cosmétiques, dans les enduits extérieurs, peintures, et dans les vernis d’ameublement) ; et des nanoparticules d’oxyde de cérium (qui intervient comme un catalyseur de carburant).

Nanoparticules : bon appétit !

Les nanotechnologies dans le domaine alimentaire, permettent (permettraient) de modifier la couleur, l’odeur, le goût, la fluidité, la texture, la pénétration des aliments. Les nanoprocédés ou nanomatériaux peuvent aussi être incorporés aux emballages pour agir sur la conservation, la traçabilité, le recyclage des aliments. Des nanopuces intégrées dans le conditionnement permettent de tracer l’évolution microbiologique des aliments au cours de leur vie et contribuent à leur surveillance sanitaire. Des dépôts en nanocouches peuvent constituer une protection contre l’humidité. On peut aussi envisager des aliments « intelligents » qui s’adaptent aux besoins des consommateurs. Les recherches engagées sur les nanotechnologies sont aussi motivées par des avantages en terme de réduction de la quantité des ingrédients utilisés dans les aliments comme les colorants, les arômes ou les antioxydants.

Les nanotechnologies peuvent en outre permettre une protection d’ingrédients fragiles comme les vitamines, et les enzymes par intégration dans des liposomes. Certains nanosystèmes permettent aussi une distribution mieux ciblée des ingrédients fonctionnels. Certaines matières sont également utilisées comme la silice colloïdale dans la composition du chocolat en poudre pour éviter la formation de grumeaux.

Les principaux nanocomposés connus pour entrer dans la composition des aliments ou de leurs emballages sont le dioxyde de titane ou de silice, le pentoxyde d’antimoine, des particules d’argent, de magnésium, de zinc, des nanotubes de carbone.

Quels effets sur la santé ?

Les données permettant d’apprécier les éventuels effets sanitaires de ces nanocomposés ou nanoprocédés sont rares.

On peut rappeler que de façon générale, les nanoéléments peuvent pénétrer les barrières biologiques naturelles (digestive mais aussi alvéolo-capillaire, hématoencéphalique, hémato-placentaire, membrane cellulaire, membrane nucléaire...) et que certains sont associés à des perturbations biologiques. Celles-ci seraient liées à la réactivité chimique accrue du fait de la petite taille des composés qui augmente leur nombre et leur surface. Sont évoqués des phénomènes d’inflammation et de stress oxydant. Le TiO2 est possiblement génotoxique et cancérigène mais il existe encore peu d’études concernant la toxicité lors de la pénétration par voie digestive. On évoque aussi la modification potentielle du métabolisme de substances alimentaires du fait de leur enrobage dans des nanomatériaux ou nanomicelles aux propriétés physico-chimiques différentes de celles des substances habituelles.

Si l’exposition du consommateur aux nanocomposés des produits alimentaires se fait principalement par voie digestive chez le consommateur, l’exposition peut se faire aussi via l’environnement général en raison des phénomènes de relargage. On ne sait pratiquement rien sur la biodégradabilité des substances en question, ni sur les risques de bioaccumulation et de transfert dans les écosystèmes et les chaînes alimentaires. Enfin l’exposition des travailleurs, en amont de l’utilisation, dépend des processus de fabrication, mais elle peut comporter une exposition par voie cutanée (les mouvements répétés peuvent léser la peau), pulmonaire (lors de manipulation de poudres) ou digestive (via le contact doigts / bouche).

Et pourtant actuellement il n’y a toujours aucune obligation pour les fabricants de mener des tests de toxicité des nano-ingrédients avant leur diffusion dans la chaîne alimentaire ou l’environnement !