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Notre environnement - Pesticides - Comprendre
Round-up (glyphosate) : STOP !!
par Valérie Xhonneux - 7 juillet 2011

Tout le monde connait le célèbre Round-up, produit phare de l’entreprise Monsanto. A la base de cet « élixir » formidable, une substance active : le glyphosate. Longtemps présenté comme herbicide « écologique », du fait de ses rémanence et toxicité supposées (et très vantées par Monsanto) faibles, il est aujourd’hui l’objet de controverses de plus en plus fortes. Et pour cause : alors que les preuves scientifiques s’accumulent quant à ses effets sur l’environnement, et aussi sur la santé, l’Europe fait tout pour permettre à cette substance de rester sans restriction sur le marché...

Notre exposition au glyphosate a lieu non seulement lors de l’utilisation de produits herbicides (au jardin ou en agriculture,…) mais également lors de la consommation de fruits et légumes issus des cultures pulvérisées. Dans ce cas, les limites maximales de résidus sont supposées garantir une présence sur les fruits et légumes suffisamment limitées que pour ne pas poser de risque aigu pour la santé humaine (les effets chroniques et les conséquences de l’effet cocktail – mélange avec d’autres substances - ne sont point considérés). Pourtant, au vu de récentes publications scientifiques, il serait plus que nécessaire de réévaluer et de revoir à la baisse cette limite. Le glyphosate y est en effet lié à une série de problèmes sanitaires – et ce, à des doses parfois largement inférieur à la limite maximale de résidus. Parmi ceux-ci :

• des malformations à la naissance, notamment dans les zones d’Argentine où sont cultivées des variétés de soja génétiquement modifiées pour résister au glyphosate, avec un quadruplement des quantités pulvérisées entre 2000 et 2009 ;
• des perturbations du système endocrinien ;
• des lymphomes non-hodgkiniens, ainsi que des altérations du système nerveux.

Le glyphosate a également des effets inquiétants sur la biodiversité : toxicité pour les amphibiens, diminution des capacités de reproduction des rotifères, modifications de la structure de population du phyto-plancton ne sont que quelques exemples.

Enfin, si les premières utilisations de glyphosate n’ont suscité que des réticences marginales sur les phénomènes de résistance, 15 ans plus tard, plus le moindre doute sur l’importance du problème : le nombre de variétés présentant une résistance au glyphosate ne cesse de croître, et pose tout particulièrement un problème dans les cultures de soja, mais aussi de coton génétiquement modifiés, où il est nécessaire dès lors d’utiliser des formulations plus fortes de glyphosate ou des combinaisons avec d’autres substances actives comme le 2,4 D – à moins de créer des semences multi-résistantes qui permettraient l’utilisation massive de différents herbicides. Bref, le problème reste in fine le même et le serpent n’a pas fini de se mordre la queue !

Ces éléments nouveaux tombaient à pic : la ré-évaluation européenne du glyphosate était initialement prévue pour 2012. A la lecture de tous les éléments rassemblés à sa charge, et sur base des critères définis dans le nouveau règlement « pesticide », il est difficilement concevable que la Commission Européenne reste les bras croisés. Pourtant, elle a choisi – peu de temps après la publication d’une dernière étude sur les malformations à la naissance liés à l’exposition au glyphosate – de reporter son évaluation ainsi que celle de 38 autres substances actives de pesticides à 2015. Le Pesticides Action Network Europe et Greenpeace ont décidé de porter plainte contre cette décision.

Par ailleurs, si la réévaluation des substances devait théoriquement être basée sur les nouveaux critères définis par le règlement 1107/2009, la Commission fait tout pour retarder leur mise en œuvre complète. Ce qui permettrait au glyphosate de n’être sérieusement réévalué qu’en 2030 !

Vous voulez agir ? Rien de plus simple : boycottez le glyphosate ! Que ce soit dans votre jardin, celui de votre voisin ou les espaces publics, testez les principes de la gestion différenciée et des aménagements alternatifs qui permettent d’éviter le recours aux pesticides. Si vous voyez une publicité pour du Roundup qui présente ce produit comme « écologique », proposez-la sur l’observatoire citoyen du greenwashing !

Pour en savoir plus sur la question du glyphosate, n’hésitez pas à consulter le rapport « Roundup and birth defects. Is the public being kept in the dark » d’Earth Open Source en pièce jointe de cet article et « Herbicide tolerance and GM crops. Why the world should be Ready to Round Up glyphosate » de Greenpeace.