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Vie active - Alimentation - Comprendre
Huit mois fermes : le cours de la patate OGM est au plus haut !
par Pierre Titeux - 14 février 2013

Inter-Environnement Wallonie dénonce les peines excessives auxquelles
le Tribunal correctionnel de Termonde vient de condamner onze militants anti-OGM.

Les « 11 de Wetteren », activistes du Field Liberation Movement poursuivis pour l’arrachage de plants de pommes de terre OGM, ont écopé ce mardi de peines de prison allant jusqu’à huit mois fermes et à une amende de 25.000 euros.
La Fédération Inter-Environnement Wallonie – qui a attribué sa Palme de l’Environnement 2012 à Barbara Van Dyck, une des militantes poursuivies – dénonce avec fermeté ce jugement qui criminalise un acte de résistance citoyenne.

Le dimanche 29 mai 2011, quelque 300 personnes étaient présentes à Wetteren, en Flandre Orientale, pour participer à une action de désobéissance civile du FLM (Field Liberation Movement). Après la tenue d’un marché paysan dédié aux productions issues d’une agriculture biologique familiale, ces militants ont investi un champ d’essai OGM en vue d’y procéder à un « échange de pommes de terre », remplaçant les plants OGM par d’autres 100% naturels. Le soir-même, en violation totale du principe de séparation des pouvoirs censé guider ses positions, le Ministre Président flamand, Kris Peeters, appela à des poursuites judiciaires. Et il fut entendu, 11 activistes du FLM étant renvoyés devant le Tribunal correctionnel de Termonde sous accusation de « vandalisme, destruction de biens, association de malfaiteurs, coups et blessures ».
Les 15 janvier dernier, suite au rejet par la présidente du Tribunal de leur demande d’auditions d’experts, les accusés avaient refusé de comparaître. Le jugement rendu ce jour l’a donc été par défaut et les inculpés pourront y faire opposition. Il n’en reste pas moins que la lourdeur des peines prononcées apparaît totalement hors de proportion avec les actes posés.

Il importe de préciser que l’action du 29 mai 2011 a été menée sans violence, à visages découverts, alors que toute autre forme d’expression était restée sans suite. Par ailleurs trois des experts du Conseil de biosécurité avaient formulé un avis négatif envers cet essai, insistant sur son absence de valeur scientifique et sur les risques environnementaux liés à l’expérimentation en champ. Le Tribunal de Gand a d’ailleurs jugé, en août 2012, que l’autorisation d’y procéder était illégale, les ministres compétents n’ayant pas motivé leur non-prise en compte des oppositions publiques ainsi que des avis des experts du conseil de biosécurité. Loin d’être un acte criminel condamnable, l’action du Field Liberation Movement relève donc d’une démarche de désobéissance civile salutaire (r)appelant à un véritable débat de fond sur les enjeux économiques, sociaux, sanitaires et environnementaux des organismes génétiquement modifiés.

Inter-Environnement Wallonie s’insurge contre la décision de justice rendue ce jour, renouvelle son soutien aux personnes poursuivies et appelle à une large mobilisation pour que ces peines indignes soient revues lorsque l’affaire reviendra devant le Tribunal.

Ne manquez pas notre analyse récente sur ce procès.