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Foetus et particules fines ne font pas bon ménage
par Véronique Paternostre - 24 janvier 2008

Après s’être penchés sur les effets de la pollution atmosphérique à l’âge adulte, puis sur ses effets chez l’enfant, les chercheurs continuent à remonter les âges de la vie pour étudier l’effet des expositions subies avant la naissance.

bébé et particules fines

L’étude, publiée en ligne dans la revue américaine Environmental Health Perspectives [1], repose sur la cohorte d’enfants « LISA », dans laquelle 1016 enfants nés à Munich en 1998-99 et leurs mères ont été inclus. Seules les femmes n’ayant pas déménagé durant leur grossesse ont été considérées. A partir d’une campagne de mesure de la qualité de l’air
conduite en 40 sites de la ville de Munich, l’exposition de la femme aux polluants atmosphériques issus du trafic routier et des activités humaines a été estimée.

Parallèlement, les concentrations en particules ultra-fines (PM2,5), ont été modélisées à proximité du domicile de la femme. Le modèle d’exposition prenait en compte les axes routiers, la densité de
population à proximité du domicile, ainsi que les variations temporelles dans les niveaux de polluants atmosphériques durant la grossesse.

L’association entre les niveaux des polluants de l’air et le poids de naissance a été estimée en contrôlant l’effet des facteurs déjà connus pour influer le poids de naissance. Il s’agit notamment de la consommation de tabac de la femme durant la grossesse, de sa taille, son poids avant la grossesse, son niveau d’éducation ainsi que la durée de gestation et le sexe de l’enfant.

Les résultats de l’étude menée par Remy Slama et ses collaborateurs du GSF montrent que les femmes pour lesquelles le niveau des particules fines dans l’air était le plus élevé ont un risque plus important de donner naissance à un enfant dont le poids est inférieur à 3 kg. Une association similaire a été observée entre la noirceur des particules et
le poids de naissance. La noirceur des particules est un marqueur des particules issues du trafic routier, et en particulier de celles issues des moteurs diesel.

Les mécanismes biologiques qui pourraient expliquer un effet de polluants atmosphériques sur le poids de naissance sont peu connus pour l’instant. Les particules en suspension sont constituées de centaines de composants chimiques différents. Le faible diamètre des
particules liées au trafic routier pourrait permettre à une fraction d’entre elles de traverser les alvéoles pulmonaires pour atteindre la circulation sanguine maternelle et enfin le placenta ou d’autres organes jouant un rôle dans la régulation de la croissance du foetus. Des études
conduites aux Etats Unis et en Pologne ont par exemple indiqué que les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), créés lors de processus de combustion incomplets se retrouvent dans le sang du cordon ombilical et pourraient influencer la croissance du foetus.

notes :